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Cocobila, est le village principal d'une série de petits villages, installés sur
un banc de sable entre la Lagune et la Mer. Les principaux sont d'ouest en est Cocobila, Rais Ta,
Belen (avec un petit aérodrome). Ibans se trouve un peu plus loin à l'ouest.
J. m'invite à passer quelques jours chez lui et à découvrir les villages au fur et à mesure qu'il visite ses amis et sa famille. J'accepte bien volontier.
Les quelques jours suivant seront bien remplis, promenades, visites de la famille, pas toujours évident de comprendre ce qui se raconte quand la majorité est en miskito la langue des mistikos (peuple qui habite la Moskitia, logique). Néanmoins l'espagnol n'est pas absent et me permet de discuter également.
La famille est grande, très grande, beaucoup d'oncles et de tantes, et toujours une invitation à manger chez l'un ou l'autre, parfois chez les amis également.
Je dors sur un lit dans un chambre libre de l'ancienne maison de J., pour les toilettes, c'est au fond du jardin, et pour se doucher, il faut d'abord aller pomper l'eau du puit pour remplir la bassine.
Le séjour se passe super bien. Les gens sont très chaleureux, tout le monde semble content.
Je vois tout plein de choses différentes. Que ce soit un cochon pendu à un arbre, des traces d'une tortue qui est venue pondre sur la plage, les jeunes du village qui jouent au foot ou une balancelle d'un genre que je ne connaissais pas...
J. me dit qu'il a l'impression que le village est de plus en plus pauvre.
Il n'est pas venu les mains vide. En train de faire les démarches pour monter une fondation, il a apporté un gros carton de fournitures scolaires pour les enfants de l'école, et c'est avec plaisir que j'accepte de l'aider à distruber ces crayons, cahiers, stylos etc... au enfants de l'école dans laquelle il a travaillé pendant 7 ans en tant que professeur avant de partir pour les Etats-Unis.
Il est temps de dire au revoir et merci à la famille, départ matinal samedi matin...
J. repartira vers La Ceiba.
Réveil à 4h45, mon bateau est prévu vers 5h - 5h30 en direction de Brus Laguna.
Nous traversons un peu plus de forêt, croisons d'autres bateaux, parfois c'est un peu
très étroit parfois c'est beaucoup plus large. C'est sur un fond de réserve
d'essence que nous arrivons à bon port après 2h30 dans cette petite embarcation.
Changement de bateau, cette fois-ci il est plus gros et en matériaux moderne. Je rencontre S. un Nicaraguais, je n'aurai pas longtemps été seul.
Le paysage est toujours aussi beau, parfois les singes pointent leur nez du haut d'un arbre, parfois
ce sont juste les tortues qui font bronzettes sur une branche, je ne dénombre pas les oiseaux,
même la chance de naviguer au coté d'un grand serpent qui se promène sur le fleuve.
Nous arrivons à Ahuas presque 2h30 plus tard. On débarque nos affaires, et on cherche un moyen de nous rendre jusqu'à Puerto Lempira, la dernière étape de la journée. Difficile, faut-il marcher ? non, un camion se fait proposer de nous amener plus loin jusqu'où il faut pour en prendre un autre.
Petit break, le temps de prendre quelque chose à manger. Comme d'habitude, cuisine locale miskito, à base de riz, frijoles, poisson frit etc...
Nous montons donc sur un camion, une fois de plus pour cette fois-ci un peu plus de 30min, petit voyage
dans la poussière. La végétation change, beaucoup plus aride par ici.
Nous arrivons à la rivière, à partir de laquelle ils sont d'ailleurs en
train de creuser un canal, où nous montons dans un bateau encore plus gros.
Le pilote va vite dans les virages de la rivière, il utilise son gros moteur, ça fait
du bruit, des vagues, c'est bien dommage.
Les paysages sont magnifiques dans la jungle que l'on traverse, mais je ne sors pas trop l'appareil
photo, trop d'eau qui vole.
Encore une fois 2h30 se sont écoulées et nous voici à Puerto Lempira... A priori dernière étape avant la frontière du Nicaragua. Puerto Lempira est la capitale du département de Gracias a Dios. C'est une grande ville, et ça se voit. Parc central, des fois que l'on ait oublier ce détail du décors local. Eglise et autre bâtiments se partagent les environs.
J'accompagne S. jusqu'à la maison d'un pasteur qui nous acceuillera sous son toit pour deux nuits.
Découverte de la ville, qui n'a rien d'exceptionnel, discussion avec le pasteur, et
toute la famille.
Aller encore une anecdote, je passe les deux soirées à donner des cours d'utilisation
de Word à l'un des fils, et j'installe l'imprimante qu'ils n'arrivaient
pas à faire fonctionner depuis un mois. Comme quoi même quand on se croit loin de tout,
on est loin d'être près de rien...
Nous parcourons la ville le dimanche pour trouver un camion qui nous transportera à la frontière le lendemain, arrangement effectué.